Informations historiques



LE VAL LAMARTINIEN : UN ECRIN PRESTIGIEUX POUR LA LGV



         En venant de MARSEILLE, une dizaine de minutes après l'aéroport de Lyon ST Exupéry, une superbe surprise attend le voyageur, car bientôt le T.G.V va pénétrer en Bourgogne du Sud par la grande porte du « Val lamartinien », à la hauteur de la gare de Mâcon Loché, là où de belles vignes produisant la fameuse appellation "Pouilly Loché ".  A partir de cet instant, en l'espace de quelques minutes, vous allez traverser l'un des plus merveilleux sites de la L.G.V Sud Est, tant par la beauté de ses paysages que par la richesse de son terroir et de son histoire. A 300 km heure, vont se succéder à un rythme soutenu : châteaux, vignobles, fortifications et chefs œuvres de l'art Roman.
            
               A Mâcon, le train pénètre dans le "Val Lamartinien", qui est le berceau du Romantisme et du premier des Romantiques : Alphonse de Lamartine. Fierté du Mâconnais, cette terre de spiritualisme imprégnée du souvenir du poète est une région vinicole mondialement réputée dont le sublime paysage est dominé par la Roche de Solutré. Ce  site préhistorique très important veille telle une sentinelle sur ce patrimoine d'exception.

             Ce parcours s'effectue en si peu de temps qu'il est difficile de tout voir, et après Berzé le Châtel il subsiste un grand sentiment de frustration tant ce tout petit bout de Bourgogne du sud est impressionnant. La vision trop fugitive d'autant de hauts lieux du Mâconnais nécessite donc bien un arrêt sur image prolongé pour le plus grand plaisir des fins esprits comme des fins palais.  En consolation, au sortir de ce superbe pays, nous seront dévoilés les derniers trésors de Cluny.                                           



                       

 LE VAL LAMARTINIEN

« Terre natale de A de LAMARTINE »



        Cette région viticole est imprégnée de la mémoire du poète  au point qu'il est impossible d'en parler sans le citer.
         Le Mâconnais, c'est d'abord le « Val Lamartinien ». Ici, même la vigne évoque le grand homme de lettres amoureux des vins de Mâcon par dessus tous, car il retrouvait en eux toute l'essence de ce terroir qu'il adorait. Il alla même jusqu'à la ruine pour tenter de conserver désespérément son patrimoine, comprenant entre autre une cinquantaine d'hectares de vignes dans les environs de Milly.

A de LAMARTINE 1790 – 1869

Fils aîné  d’une famille de 6 enfants anoblie en 1651, Alphonse Marie Louis de LAMARTINE est né à Mâcon le 21 Octobre 1790. Alphonse a 7 ans lorsque sa famille s’installe à Milly, et c'est là que s'éveille à la vie le futur poète, ce village restera toujours pour lui un lieu privilégié .Sa « terre natale ». La région de Mâcon compose le théâtre de sa jeunesse insouciante et mondaine, certains lieux qui sont les scènes principales de ses amour ou de ses malheurs, deviennent naturellement les sources d'inspiration  majeures de son oeuvre. La ville de Mâcon, le château de Pierreclos , ceux de Monceau ou de Bussière, ainsi que celui de St Point, les villages de Berzé, de Milly Lamartine, sont autant de sites chargés de son souvenir et de son histoire, autant de perles à égrainer sur un chapelet à sa mémoire .
        Après avoir mené une existence frivole dans le Mâconnais, il voyage en Orient et en Italie en qualité de secrétaire d'ambassade. L'écrivain poète et voyageur est aussi un homme politique que ses fonctions retiennent loin de sa « terre natale ». Sa nostalgie le poussera jusqu’à verser symboliquement du vin de Milly sur le mont des Oliviers.
         Meilleur poète que politicien, il marquera cependant son temps par un parcours parfois original et contrasté. Il est élu député à Bergues  dans le Nord, puis conseiller général de Mâcon en novembre 1833. En tant que député, il préconise la république, le suffrage universel, la liberté de la presse, la séparation de l'église et de l'état, la suppression de la peine de mort. Elu député à Mâcon en 1837 et également conseiller municipal, il restera fidèle à cette ville qui demeurera son point d'ancrage politique. De 1830 à 1848 il joua donc un rôle considérable jusqu'à être un des leaders de la révolution de 1848, devenant le ministre le plus populaire de la IIe république, mais l'idéaliste fut  bientôt déchu de son pouvoir  Battu aux élection présidentielles par Louis Napoléon III il quitta la politique avec le goût amer  de la défaite, et c’est ruiné qu'il se retira sur se terres du Mâconnais. Dépensier et mauvais gestionnaire, il s’enfonça dans un endettement considérable qui lui coûta son patrimoine foncier et surtout sa maison de Milly. Mais cette période déchirante lui inspira aussi quelques uns de ses plus beaux vers, tout comme chaque époque de crise de sa vie de Romantique. C'est donc sans gloire qu' A. de Lamartine passa sa vieillesse à payer ses dettes en écrivant ses dernières oeuvres dans un pavillon de Passy. Lorsqu’il disparut dans l'indifférence le 26 février 1869, il ne subsistait alors  plus grand-chose de son patrimoine. Saint Point  abrite aujourd’hui son tombeau familial.
        L’œuvre d'Alphonse de Lamartine fait  référence : il est le premier des grands poètes Romantiques. sa plume est toute imprégnée du Mâconnais et de sa vie passée dans cette région . Il puisa dans l'histoire de ses habitants certains de ses personnages  les plus célèbres. Peu de poètes ont marqué avec autant de force leur terre natale par leur attachement : le « Val Lamartinien » porte bien son nom.





 Principales œuvres de Lamartine
                  Méditations poètiques                               1820
     Les nouvelles méditations                         1823
     La mort de Socrate                                   1824
     Les harmonies poètiques et religieuses    1830
     Jocelyn                                                      1836
     La chute d'un ange                                   1837
     Les recueillements poètiques                    1838
     L'histoire des Girondins                           1847
     Les confidences                                        1849
     Raphael                                                    1849    




LE CIRCUIT LAMARTINE

        Il existe un circuit Lamartine de 75 km passant par les lieux du Mâconnais chers au coeur du poète. Le tracé de la L.G.V longe 1/3 de ce parcours touristique à partir de la gare de Mâcon Loché jusqu'aux environs de Cluny.



LES VINS DU MACONNAIS

         La vigne a fait son apparition très tôt dans le Mâconnais et sa culture y commence sérieusement à partir du IIIe siècle, mais c'est surtout sous l'impulsion des moines de Cluny au XIe et XIIe siècles que ce  vignoble a connu son essor, jusqu'à atteindre 50 000 hectares, soit trois fois plus qu'aujourd'hui .
       C'est essentiellement un vignoble de côteaux très favorablement exposés , dont les grands vins blancs , de bonne garde , ont acquis une réputation mondiale . Les toits d'ici, peu pentus et en tuile canal , évoquent déjà ceux du sud , nous sommes sur le pallier du midi de la France . Cet ensoleillement allié aux qualités de la terre du pays assurent à tous ses vins le fruité et la finesse qu'on leur connaît.
       La Foire Nationale des Vins de France se déroule tous les ans au mois de Mai à Mâcon




Appellations

     Mâcon village
     Saint Véran 
     Pouilly Fuissé  
     Pouilly Vinzelle 
     Pouilly Loché 






L A  SAONE

         La L.G.V enjambe la Saône peu avant d'arriver à la gare de Mâcon Loché. Cette rivière de 482 km, qui prend sa source a proximité d'Epinal, est d'apparence calme en raison de sa faible déclivité mais elle sait parfois se montrer dangereuse et certaines de ses crues sont historiques. En 1840, 2000 maisons seront ainsi détruites entre Châlon et Lyon, Mâcon paye également



un lourd tribut lors des crues de janvier 1910 ou en 1955 tout comme plus récemment en 1981 et en 2001. Mis à part cet inconvénient, ce cours d'eau offre une excellente navigabilité et représente un  atout économique important en constituant un axe essentiel entre Fos sur Mer et Amsterdam. Dans l'avenir des convois de 4000 à 6000 tonnes de fret vont parcourir les 1256 km qui séparent ces deux ports.





MACON



MACON, du latin MATISCO, s'est développée face en Bresse sur la rive droite de la Saône.
MATISCO aurait été fondée par les Celtes Eduens au IIIe siècle av JC qui profitèrent de ce bon emplacement pour y installer un port. Les Romains en firent un castrum sur la voie Agrippa reliant Lyon aux autres villes du Nord. Placée sur un passage très important la ville fut à plusieurs reprises pillée ou en partie détruite ; elle devint même une ville frontière solidement fortifiée entre la France et L'Allemagne, séparés par la Saône, lors du partage de l'empire de Charlemagne en 843. Elle fut  l'enjeu de luttes féodales au moyen âge, entre le royaume de France et le duché de Bourgogne, puis  le théâtre de violentes luttes religieuses au XVI e siècle. La ville bénéficia ensuite d'une relative autonomie et l'Assemblée Constituante la désigna comme chef lieu de département après la révolution de 1789
       En 1940 Mâcon est en zone libre,  puis occupée en 1942 et libérée par l'armée de Delattre de Tassigny  le 4 septembre 1944.
       C'est aujourd’hui une ville de commerce au carrefour de trois régions importantes  que sont la Bresse, le Mâconnais et le Beaujolais. Sa position en a fait une place exceptionnelle pour le négoce des vins de grands crus, sa foire internationale renommée, se tient tous les ans au mois de MAI.

        Sa position à un véritable carrefour inter-régional entre autoroutes, voies navigables et voies ferrées classiques ou à grande vitesse, sont autant d'atouts pour l'avenir de cette ville de 40 000 habitants, et  La richesse de son potentiel gastronomique contribue à en faire aussi un gîte d'étape très apprécié.







LA ROCHE DE SOLUTRE

          Surplombant le village de Solutré du haut de ses 493 m, la roche est visible de très loin. Les nombreux fossiles siliceux des coraux qui en constituent  le sommet ont préservé de l'érosion son profil aigu au cours des millénaires.
          Le gisement paléo-archéologique de Solutré, découvert en 1866, fut l'objet de fouilles intensives qui démontrèrent que les lieux ont été occupés régulièrement à 6 reprises au cours du paléolithique supérieur et au néolithique, entre 35 000 et 10 000 ans avant J.C .
            Tour à tour, les hommes du Moustérien, de l'Aurignacien, du Gravettien, du Solutréen, puis du Magdalénien, fréquentèrent le pied de ce promontoire rocheux. Des dizaines de milliers d'ossements de chevaux, d'une race de petite taille, furent retrouvés accumulés sur une épaisseur dépassant 1 m, et une surface de plus d'un hectare. Tous les os avaient été brisés de la même façon pour en extraire la moelle ; on a découvert également de nombreux foyers servant à boucaner la viande pour la conserver. Ce site, le plus important d'Europe, constituait un camp de chasse périodique ou chevaux, rennes et même mammouths étaient tués au passage lors de leurs migrations saisonnières, puis dépecés et préparés sur place.
        La période s'étendant entre  - 25 000 ans et - 20 000 ans est appelée Solutréen, en référence à Solutré. Cette époque est



caractérisée par une technique particulière de  taille des pierres qui présentent une forme de feuille de laurier. Ces types de silex furent trouvés ici pour la première fois en 1869. La technique Solutréenne s'est étendue à une grande partie de l'Europe.
        Solutré abrite depuis 1987 un musée qui évoque la vie des chasseurs du paléolithique supérieur et les aspects de la culture solutréenne au travers de ses riches collections.

         Jadis un château fort était perché sur le promontoire ; il fut démoli en 1435 sur l'ordre de Philippe le Bon.
         François MITTERRAND avait rendu ce site politiquement célèbre en effectuant  chaque dimanche de Pentecôte un  pèlerinage  au sommet de la roche au nom du souvenir.
      
 Les traces des hommes du paléolithique ne manquent pas dans cette région : un site très important composé des grottes de Blanot et d'Azé, découvert en 1739, se trouve à une dizaine de kilomètres au nord entre Cluny et Fleurville. Il  comprend également sur place un musée de 2000 pièces de collection préhistoriques ainsi que gallo-romaines provenant des environs d'Azé.







SOLOGNY

VINZELLE








MILLY - LAMARTINE

MONCEAU


PRISSE

      Ce village ou l'on a " bon air et bon vin"
était le refuge des bourgeois de Mâcon lors des épidémies de peste
      Présence d'un manoir à tourelles du XVe Siècle , Le manoir de la Cerve.



MONCEAU

      Construit vers le millieu du XVIIe siècle Lamartine le reçut en héritage avec ses 40 hectares de vignes en 1833. Ce château était avec celui de St Point l'une de ses résidences préférées. Il aimait beaucoup y recevoir ses amis avec faste.                   




C'est aujourd'hui la propriété de la fondation Ozanam St Vincent de Paul.
     A 300 mètres du château, dans les vignes, se dresse le petit pavillon octogonal abrité par un tilleul, ou Lamartine aimait s'isoler pour écrire. 





LA ROCHE VINEUSE

          Anciennement St SORLIN, ce village souhaita être rebaptisé  "LA ROCHE VINEUSE" à la révolution par allusion à sa vocation viticole. Il comprend quelques belles demeures du XVIIIe siècle et son église possède un superbe Christ forgé du XVIIIe

MILLY LAMARTINE

« Le refuge de l'âme du poète »



          Construit sur une butte entre la colline de Monsard et la montagne de la Cras, ce village abrite la maison ou Lamartine passa son enfance. Cette demeure construite par son arrière grand père en 1705  avait une valeur sacrée pour lui, c’était le refuge de son âme, elle lui inspira quelques uns de ses plus beaux poèmes :
             - une partie des Préludes
             - Milly ou la terre natale
             - La vigne et la maison
........et d'autres pages des "Confidences"

"A l'heure ou la rosée au soleil s'évapore,
  Tous ses volets fermés s'ouvraient à sa  chaleur
  Pour y laisser rentrer la tiède aurore,
  Les nocturnes parfums de nos vignes en  fleurs,
  On eut dit que ses murs respiraient comme un être."
( La vigne et la maison )

"Ce bien de coeur plus que de terre, tout s'y souvient de moi. Tout m'y connaît, tout m'aime."
(Harmonie)

Mais il dut se résoudre à la revendre la mort dans l'âme en 1860 pour payer ses dettes.

    " J'ai été obligé de signer la vente de la  moelle de mes os, ma terre et ma maison natale de Milly à un prix de détresse qui ne représente ni la valeur morale ni la valeur matérielle "
(Courrier de Lamartine à propos de la vente de sa maison de Milly)

        Le lierre planté par sa mère couvre toujours le mur arrière de la maison et l'état des lieux a été pieusement conservé en souvenir du poète.

        L'église de Milly abrite toujours le banc seigneurial des Lamartine, et devant la mairie école trône le buste du poète sculpté par Chamonard.




SOLOGNY

    Le village de Sologny, possède une belle petite église romane à clocher latéral du XIIe siècle, était très fréquenté par Lamartine adolescent.
      Le château du Bois date du XVIIe siècle.
      Peu avant Sologny on aperçoit le château de Bionne qui aurait abrité le premier amour de A. de Lamartine avec la petite "Lucy" des "Confidences"

 

BERZE LA VILLE



  













BERZE LE CHATEL



« Treize tours gardiennes du charolais »
       
          Le village minuscule est dominé par un grand château fort construit autour d'une chapelle Carolingienne du Xe siècle. Les fortifications dominent du haut de leur éperon rocheux la route allant de Mâcon à Cluny, assurant ainsi le contrôle du passage entre mâconnais et Charolais.
         
           Siège de la première baronnie du Mâconnais, ce château  se veut rassurant et protecteur, mais à une époque ( XIe XIIe ) les seigneurs du lieu se comportaient comme des bandits sans scrupules et dirigeaient leurs affaires de manière maffieuse, terrorisant  les habitants de la région et même les moines de Cluny.
          
           Une des tours  fut le théâtre d'une triste histoire : un cruel seigneur de Berzé y fit enfermer un homme et un boeuf chacun dans une cellule différente pour savoir lequel des deux survivrait le plus longtemps sans s'alimenter. Ceci en dit long sur la barbarie des anciens maîtres de cette forteresse.
          
           Henri IV voulut raser cette place forte, mais ses ordres ne furent pas suivis. Treize tours érigées en gardiennes du Charolais dominent toujours le val Lamartinien, quant au donjon il fut raccourci de 6 mètres pendant la révolution.
     
            Au delà d'un passé ténébreux, cette véritable petite citadelle et sa chapelle carolingienne forment un site médiéval admirable







FUSION SPIRITUELLE  EN CHAROLAIS  




                CLUNY

« la plus considérable abbaye du monde Chrétien »

         Symbole de la ferveur religieuse du Moyen âge, « vous êtes le centre du monde ! » affirma un jour le pape Urbain II , et si aujourd’hui Cluny n’est plus qu’un vestige, le grand Cluny restera éternellement présent dans la moindre pierre où l’on ressent la force de la foi qui de ces lieux a resplendit sur toute l’Europe à cette époque.

Xe Siècle : le siècle de la fondation.

         Le pays de l’alliance de la pensée mystique  et de la pierre vit naître Cluny le 11 septembre  910. Soucieux de sauver son âme, Guillaume le pieux duc d’Aquitaine fit don des ruines gallo-romaines et de son rendez vous de chasse sis dans la forêt de Cluniacum à l’abbé Bernon, pour qu’il y fonde une abbaye en compagnie de douze moines en suivant la règle de saint Benoît. Les Clunisiens allaient alors à partir de là, établir les bases d’un véritable empire monastique, qui compterait au début du XIIe siècle quelques 1184 monastères affiliés à cet ordre, disséminés dans toute l’Europe occidentale.

Au temps des Abbés

         La nouvelle abbaye sous l’autorité directe du Saint Siège, se voyait donc affranchie de toute dépendance royale, seigneuriale ou épiscopale. Cette autonomie lui permit de prospérer rapidement, d’autant plus que les abbés étaient élus à bulletin secret par les moines.
(C’est le premier cas de vote à bulletin secret connu. ) Indépendants et autorisés à battre monnaie, les Abbés de Cluny devinrent ainsi les personnages les plus puissants de la chrétienté au Moyen-Age 

         Tous les abbés de Cluny furent canonisés où béatifiés.
 Parmi les plus célèbres :
-Saint Bernon ; le fondateur
-Saint Odon ;   son successeur, musicien, créateur de la notion     
  alphabétique des tonalités encore en vigueur en  Allemagne actuellement

                      -Le Bienheureux Aymard ; un aveugle

-Saint Odilon ; le combattant, partisan des croisades et de la reconquête  du tombeau du Christ

-Saint Hugues ; à la tête de Cluny pendant 60 ans, il fut l’artisan de la            grandeur de l’ordre grâce à l’appui de son ami Grégoire VII et mourut en prison à Rome pour s’être  opposé au Pape.

-Pierre le Vénérable ; il fit traduire le Coran en latin par des juifs et des
musulmans venus d’Espagne. Dernier très grand  abbé de Cluny, il eut affaire aux attaques très virulentes de St Bernard qui fonda la première abbaye cistercienne à Cîteaux , protestant ainsi contre la grande richesse et l’attachement au pouvoir de Cluny.

        En l’espace de 200 ans, il n’y eut que 6 Abbés à Cluny, pendant que se succédaient 42 Papes à Rome ; la longévité des Abbés et des moines de Cluny était exceptionnelle pour l’époque et bon nombre d’entre eux dépassèrent les 80 ans.  
                    
L’Ordre Noir

           Surnommé l’Ordre Noir en raison des vêtements sombres que portaient ses moines, l’ordre Clunisien vivait au rythme de ses somptueuses liturgies, l’abbaye suivant la règle de St Benoît donnait la première place à l’Office Divin qui occupait le tiers de la journée dans un cadre architectural grandiose. Les travaux manuels et l’étude passaient au second plan. Du Xe au XIIe siècles le succès de Cluny ne cessa de grandir, et son « Assemblée Angélique » dispersa ses clercs dans toute la chrétienté. Au XIIIe siècle, à l’apogée de l’ordre, on comptait quelques 1600 abbayes clunisiennes en Europe, dont 815 en France. Toutes payant redevance à Cluny  « Partout où le vent vente, l’Abbé de Cluny a rente ». Devenue puissante et riche, Cluny pouvait tenir table et logis pour les plus grands avec leur suite. Conseillers des rois des empereurs et des Papes, les Abbés de Cluny furent jusqu’au XIVe siècle des hommes très influents dans la vie spirituelle et politique du Moyen Age.

Déclin et destruction

          Après près de trois siècles d’une quasi monarchie monastique, Cluny commence à être victime de sa richesse et s’enfonce dans le système féodal. Les ordres mendiants tels que les Franciscains et les Cisterciens  s’opposent à la puissance et au caractère faste de Cluny. Le XIVe siècle annonce un déclin de l’ordre qui se décomposera pendant la guerre de cents ans, les abbés désormais nommés par le roi perdront leur pouvoir, Richelieu et Mazarin seront eux-mêmes  Abbés. Prise d’assaut par les troupes de Louis XI et ensuite dévastée au cours des guerres de religion Cluny vivra ses derniers instants sous la révolution. Elle sera dissoute en 1790 puis fermée en 1791 pour être vendue sous le directoire et subir le triste sort de la démolition. En 25 ans le « Promenoir des Anges » est détruit.   

Le joyau de l’art Roman bourguignon

       Cette époque de rayonnement spirituel s’accompagna d’un fort développement de l’art Roman. Le style Clunisien était personnalisé par ses nefs élancées, ses voûtes à berceau brisé, ses clochers et ses chapelles rayonnantes. Sa riche décoration s’opposait à la rigueur et à la sobriété du style Cistercien des moines blancs né en 1098. On dit que Cluny fut « le jardin de l’art Roman », et de nombreuses églises rurales de cette région portent la marque de son influence.
        Du Xe au XIVe siècle, Cluny fut un gigantesque chantier au financement en partie assuré par le pillage de Tollèdes en1085, l’Angleterre paya les clochers. L’abbatiale sera la plus grande église Romane jamais construite -L’essentiel des  travaux s’étala de 1088 à 1130 et nécessitèrent 10 millions d’heures de travail, le Nartex et les deux tours furent totalement achevées au XV e siècle. Elle mesurait 187 m de long, sa voûte en arc brisé s’élevait à 30 m et 33 m sous les coupoles. Elle était bâtie selon un plan en croix de Lorraine avec deux transepts inégaux, cinq nefs, quatre clochers, un cœur à cinq chapelles rayonnantes, un déambulatoire magnifique et deux imposantes tours à son entrée. L’abbatiale était remarquable par la richesse de ses sculptures et fut considérée comme le joyau de l’art Roman bourguignon     
         Après sa fermeture en 1791, elle fut vendue sous le directoire à deux marchands de bestiaux, Bâtonnard et Vachier, et victime de leur cupidité, connut le triste sort de la démolition entre 1798 et 1823.
         Il ne reste aujourd’hui de la grande église de Cluny qu’un seul clocher avec le bras sud du grand transept, en ce qui concerne les autres constructions, il subsiste encore deux palais abbatiaux, quatre tours d’enceinte et quelques bâtiments dont un farinier où sont exposés 10 des 1200 chapiteaux sculptés de Cluny III. La bibliothèque réunit également quelques 5500 ouvrages dont 2600 réalisés à Cluny.

Les aras de Cluny

         La démolition de la grande abbatiale servit en partie à construire les écuries de l’un des 5 principaux aras de France, créé en 1906 par Napoléon.
          Le ara compte 120 étalons, parmi lesquels des pur sang anglais, des Percherons, des Nivernais, des Cobs normands, des Auxois, des Comtois, et bien d’autres qui garantissent la péréquation des plus belles races.










A voir à Cluny 

Le clocher de l’Eau Bénite mesurant 62 m

Les vestiges de l’abbatiale

Le palais abbatial  XVe

Le palais d’Amboise

La tour Fabry XIVe  1347
   
La tour des Fromages offrant du haut de ses 120 marches une superbe vue sur les ruines de l’abbaye

Logis et maisons romanes de l’époque

L’hôtel des monnaies

L’église Notre Dame de style gothique bourguignon d XIIIe

 La chapelle du Palais Bourbon XVe

L’église St Marcel et son clocher octogonal surmonté d’une flèche polygonale du XVe haut de 42m

Hôtel Dieu d XVIIe

Les aras nationaux  1806
 

   
           
        TAIZE

La communauté de Taizé – Shutz Marsauche

        Le destin de Taizé bascule en 1940 alors que ce n’était encore qu’un petit village paisible sur sa colline. A cette époque, Roger Shutz Marsauche, étudiant en théologie y fit l’acquisition d’une maison avec ses terres attenantes. Après la libération il y revint pour y fonder la  communauté oecuménique de Taizé, et en 1949, les 7 premiers frères y firent leurs veux. Taizé est aujourd’hui un monastère qui compte une centaine de moines catholiques ou de diverses origines protestantes vivant du travail de quelques-uns d’entre eux ; l’esprit de pauvreté étant pratiqué par ces religieux.

          Taizé est un haut lieu de rassemblement spirituel où se réunissent  des milliers de jeunes venus du monde entier. A Pâques et pendant les mois d’été, on peut voir des dizaines d’immenses tentes dressées sur la colline pour accueillir ces nouveaux pèlerins à la recherche des sources de la foi. Les soirées sont l’occasion de multiples échanges et colloques. Toutes les confessions chrétiennes se réunissent pour l’office traditionnel à l’église de la réconciliation construite en 1962.

        Aujourd’hui, Taizé rayonne à travers le monde comme autrefois Cîteaux et Cluny, en donnant une nouvelle fois une exceptionnelle dimension spirituelle à ce petit bout de Charolais qui depuis plus de mille ans semble voué à la religion quel que soit le culte, puisque non loin de là, à la Bouloye, le temple bouddhiste Kagyuling s’est installé au château de Plaigne. Ce monastère forme des lamas après que chacun d’eux ait vécu isolement de 3 ans 3 mois et 3 jours pour découvrir la « nature de l’esprit ».